mercredi 31 mai 2017

Les Femmes et le catharisme dans le Languedoc (12è-14è siècles)

Les Femmes et le catharisme dans le Languedoc (12è-14è siècles)

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Le phénomène du catharisme languedocien est vaste et très complexe. Non seulement parce qu’il s’étale sur près de trois siècles au cours desquels il connaît de nombreux rebondissements, mais aussi parce qu’il implique, à des degrés d’engagement divers, toutes les strates de la société occitane de son temps.

Le but de cet article n’est pas d’étudier les moindres détails d’une religion, d’une croisade militaire et d’un travail inquisitorial visant à éradiquer ce que nous appellerons, par facilité et non par jugement, l’hérésie cathare. Néanmoins, ces aspects seront largement abordés afin de parvenir à l’objectif premier de cet écrit : analyser la vision et l’implication des femmes vis-à-vis du catharisme. Pour cela, je commencerai par présenter la société et le statut de la femme en Languedoc aux 12è et 13è siècles ; je préciserai ensuite les grands principes de la religion cathare et l’organisation de son Eglise pour terminer, dans une troisième partie, sur la question de son engagement féminin.

Avant de débuter cette démonstration, il est nécessaire de préciser certains aspects pratiques. Tout d’abord celui des sources : pour rédiger ce travail, je me suis basée sur les ouvrages de grands spécialistes de la question, à savoir Michel Roquebert, Anne Brenon, Jean Duvernoy et Gwendoline Hancke. Ces références, de vraies encyclopédies du catharisme, seront citées à la fin de cet article. Vient ensuite la question du vocabulaire : par volonté de réalité historique, j’ai choisi d’emprunter les mots occitans des principaux termes religieux et culturels de l’époque.

La société occitane et le statut de la femme en Languedoc aux 12è et 13è siècles
Définir la société occitane du Languedoc des 12è et 13è siècles nécessite en premier lieu les définitions mêmes des mots Languedoc et occitan. En effet, qu’impliquent ces termes ? Pour le premier, il détermine étymologiquement un territoire où l’on parle la « langue d’oc », correspondant aux régions administratives actuelles de Midi-Pyrénées et du Languedoc-Roussillon. Mais au Moyen-âge et dans le contexte qui nous occupe, à savoir le catharisme et la société féodale où s’entremêlent divers territoires plus ou moins grands (dont le plus important est le comté de Toulouse) et liés entre eux par des liens, souvent fragiles, de vassalité, ses frontières sont plus floues et changeantes, d’autant plus qu’il semble fort que l’hérésie se soit plus développée à l’ouest qu’à l’est de cette partie géographique. Nous définirons donc, pour cet article, le terme de Languedoc comme un « Languedoc cathare », comprenant les terres allant, en gros, de Cahors à Perpignan et de Béziers à Auch, sachant toutefois que le catharisme s’y développe de façon inégale.

Pour l’adjectif occitan, il se rapporte au mot Occitanie, terme lui aussi géographique, comprenant bien évidemment le Languedoc mais encore toutes les autres aires où l’on parle la langue occitane. Tout comme pour le terme Languedoc, il est impossible d’en déterminer des frontières exactes du fait qu’il ne s’agit pas d’une région administrative déterminée et qu’au Moyen-âge, elle est elle aussi soumise à l’organisation féodale. Le principal paramètre commun à toutes ces régions, c’est évidemment la langue d’oc, parlée entre l’Atlantique et la plaine du Pô d’une part et les Pyrénées et le Massif Central d’autre part. Mais il en existe d’autres, aussi fondamentales : une culture et une mentalité spécifiques ainsi qu’une organisation sociale et politique différentes sur bien des points de celle que l’on peut trouver dans le nord de la France.

Comment peut-on alors définir cette « société occitane » ?

Tout d’abord, comme dans le reste de l’Europe, elle est soumise, nous l’avons dit, à l’ordre féodal. Trois classes sociales très hiérarchisées composent celui-ci : l’Eglise, l’aristocratie et la masse des paysans. Pour la première, « ceux qui prient », il s’agit d’une classe elle-même divisée avec, à sa tête, les évêques, très riches, souvent issus de la seconde classe, l’aristocratie. Vient ensuite le clergé régulier dont les représentants, les moines, possèdent de vastes propriétés faisant d’eux des seigneurs très influents. Pour terminer, on trouve le bas clergé séculier, en contact quotidien avec les fidèles, notamment ceux issus de la troisième classe, et partageant bien souvent leur mode de vie extrêmement modeste, voire pauvre.

L’aristocratie, quant à elle, se compose également de différentes strates : à son sommet, on trouve de puissants seigneurs avec des patrimoines fonciers extrêmement importants, comme le comte de Toulouse ou, dans une moindre mesure, le vicomte de Trencavel. Gravite autour de ces grands féodaux toute une caste très nombreuse (nous verrons pourquoi) de petits nobles chevaliers, en théorie leurs vassaux à qui ils confient des châteaux et des territoires ou font don de fiefs en échange de services militaires rendus. Cependant, et son importance est l’une des spécificités du Languedoc, certains de ces nobles s’affranchissent peu à peu de leur suzerain et déclarent leur terre comme alleu. Celui-ci se définissant comme étant une possession héritée de personne d’autre que de l’ancêtre qui l’a transmise, un propriétaire d’alleu n’est, par conséquent, le vassal de personne et n’a aucun devoir féodal envers quiconque. De même, il est le seul détenteur du pouvoir économique et judiciaire sur ses terres.

La troisième classe sociale est celle, très massivement majoritaire, des paysans. Essentiellement dépendants de l’aristocratie pour laquelle ils travaillent (bien qu’il y ait quelques paysans propriétaires d’alleux), ils doivent à ces derniers redevances et corvées diverses en échange de leur protection et de services (droit d’utiliser le four ou le moulin banal par exemple).

Il ne faut pas oublier, dans notre énumération, une autre caractéristique languedocienne : la ville en tant qu’entité politique et économique autonome. Prenant modèle sur les cités italiennes, elle est dirigée par une oligarchie à la fois bourgeoise et nobiliaire, les consuls. La féodalité n’est toutefois pas absente de ses murs. En effet, les grands seigneurs du Midi parviennent à préserver dans les villes se situant sur leurs terres un minimum de pouvoir et de pression, notamment dans les cités de Carcassonne, Béziers et Albi. Toulouse, quant à elle, est en conflit permanent avec le comte dont elle dépend mais les deux opposants sauront s’unir pour faire face à la croisade. Au sein de ces villes, on trouve des paysans, des nobles mais aussi une nouvelle catégorie sociale qui prendra de plus en plus d’essor : la bourgeoisie, composée de commerçants et artisans dont la richesse tient de très prospères affaires.

Et la femme ? Quelle est sa place dans cette société patriarcale ?

Contrairement à l’image d’Epinal montrant une femme médiévale entièrement soumise à l’homme et sans aucun droits, il est nécessaire de souligner que ce n’est pas tout à fait exact au sein de la société languedocienne, du moins jusqu’au 13è siècle et la redécouverte du droit romain. Certes, si l’on étudie notamment le droit coutumier du Midi, on se rend compte que la femme reste subordonnée à l’homme : elle est généralement moins instruite que lui et n’a pas accès aux charges publiques. De même, elle demeure majoritairement assujettie aux mariages arrangés visant à sceller la paix ou sauvegarder un patrimoine. Cependant, c’est dans le droit privé qu’elle trouve son autonomie : majeure à douze ans (alors que l’homme l’est à quatorze ans), elle hérite de son père au même titre que ses frères, même si elle n’est pas l’aînée, la primogéniture n’existant pas en Languedoc. Cette prérogative, néanmoins, est limitée : elle ne s’applique pas si la femme est mariée au moment du décès de son père, car ce dernier lui a déjà fourni sa dot, qui représente en effet sa part d’héritage. Cette dot, d’ailleurs, est l’assurance de sa survie en cas de veuvage : l’époux n’a aucun droit de gestion et de contrôle sur elle. Par conséquent, s’il décède, sa veuve voit son avenir relativement assuré, d’autant plus si son mari lui a légué d’autres capitaux (fonciers, immobiliers, pécuniaires…). Autres avantages concédés : comme elle peut disposer de ses biens, la femme peut donc vendre, acheter, emprunter, se porter caution, aller en justice… De même, toujours en cas de veuvage et si elle a des enfants, elle se retrouve chef de famille. Par ailleurs, bien souvent, dans les communautés d’artisans et commerçants des villes, elle travaille.

Ces différents privilèges font qu’il est assez fréquent qu’une femme, majoritairement issue de la noblesse, soit pleine propriétaire d’un alleu ou gérante d’un fief. Cette caractéristique est extrêmement importante car elle va jouer un rôle essentiel dans le développement du catharisme. En effet, ces alleux ou fiefs sont souvent localisés dans ce que l’on nomme les castrums. Cette organisation sociale, politique et économique de l’incastellamento (terme italien où le phénomène est très fréquent), autrement dit, en français, l’enchâtellement, ou en latin donc, castrum, se définit par l’édification de villages, souvent haut perchés sur des collines ou des montagnes, construits de façon groupée et concentrique autour d’un château. Le tout est cerclé de remparts de protection. Les castrums occitans ont néanmoins une singularité : ils sont fréquemment composés de coseigneuries. Ce phénomène s’explique par le partage égalitaire de l’héritage dont j’ai déjà fait mention : le seigneur d’un castrum léguant ses possessions à ses enfants (filles et garçons) à parts égales, le village se retrouve donc divisé en plusieurs petits domaines souvent constitués de maisons plus ou moins cossues, futurs lieux de prédilection des communautés cathares, dont les membres sont surtout originaires de cette modeste noblesse. Modeste, voire pauvre, puisque cette fragmentation du patrimoine réduit les richesses individuelles. Elle explique aussi le très grand nombre de petits seigneurs en Languedoc.

Cette vision relativement positive de la femme s’inscrit-elle dans un contexte purement languedocien ? Une chose est sûre, ses droits sont davantage restreints dans le nord de la France, soumis à une coutume germanique plus sévère à son encontre. Par ailleurs, les 12è et 13è siècles voient l’essor, dans le Midi, de la Fin’amor (voir mon article à ce sujet), dont les poèmes chantés mettent la femme sur un véritable piédestal. Il est toutefois nécessaire de nuancer cet aspect trop optimiste : la femme languedocienne, même si elle bénéficie de certaines libertés, n’en reste pas moins subordonnée à une société qui demeure patriarcale. De même, voir le phénomène de la Fin’amor comme une « libération de la femme » est totalement anachronique : en effet, loin d’être mis en pratique dans la vie quotidienne, l’amour courtois reste avant tout un phénomène littéraire.

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Chevalier rendant hommage à sa Dame

J’ajouterais cependant que la relative ouverture d’esprit que l’on peut trouver en Languedoc, représentée par une culture profane élaborée, des structures de sociabilité développées et une grande facilité dans les échanges, va constituer le terreau du développement du catharisme. Et ce catharisme, mouvement religieux tolérant, pacifique et théoriquement égalitaire, va à sa façon être un moyen d’expression libre et d’engagement féminins.

Définition et organisation du catharisme languedocien
Avant de revenir sur le sujet qui nous intéresse, à savoir la participation féminine à l’hérésie cathare, il est avant tout essentiel de déterminer ce qu’est le catharisme et quelle est son histoire. La question est ardue, je n’en dessinerais donc que les grands traits.

Ce que nous appelons le catharisme est un courant religieux dualiste chrétien né vers 950 dans les Balkans. D’abord limité à la Macédoine, il prolifère ensuite dans toute l’Europe, et principalement dès le début du 12è siècle en Bourgogne, en Champagne, en Rhénanie, en Italie du nord et, bien sûr, dans le sud de la France. Dans les trois premières régions, il est très rapidement réprimé alors qu’il se développe fortement, puisqu’il ne fait pas l’objet de condamnation de la part des pouvoirs locaux, dans les deux dernières.

Comme plusieurs autres dissidences religieuses qui naissent aux 12è et 13è siècles, le catharisme remet en cause l’Eglise catholique par le rejet de son clergé, ses sacrements et la vision de ses dogmes sur la Création, le Christ et le Salut. Il n’accepte pas non plus la décadence des mœurs ecclésiastiques et la richesse de ses hautes sphères, de plus en plus marquées malgré la tentative de mise en ordre par la réforme grégorienne depuis le 11è siècle.

Le livre de référence des cathares, ce sont les Evangiles. En effet, il est important de souligner, pour éviter toute confusion ou mauvais cliché ésotérique, que le catharisme est, avant toute chose, un courant chrétien dualiste, basé sur l’opposition entre le Bien et le Mal, comme l’est le catholicisme, à la différence que ce dualisme est poussé à son extrême. En effet, pour les cathares, la vie terrestre et tout ce qui s’y rapporte ne peut avoir été créé par Dieu. Dieu est bon, il ne pourrait pas permettre toutes les atrocités, les souffrances et les difficultés de la vie humaine. Le monde n’a donc pas été créé par le vrai Dieu, mais par un Dieu mauvais.

La source de cette croyance au Mal se situe dans le mythe fondateur du catharisme, celui de la Chute des anges. Notons les différences avec celui que l’on trouve chez les catholiques : selon les cathares, Lucifer, empli d’orgueil, est chassé du Paradis. Il tombe du ciel par un trou avec les anges qui ont bien voulu le suivre. Cependant, dans cette descente sont aussi emportés, par mégarde, d’autres anges qui eux, voulaient rester au Paradis. Après cette chute, ils se mettent à pleurer. Pour les faire taire, Lucifer les enferme alors dans des corps. Et avec le temps, ceux qui sont devenus des humains en oublient leur origine céleste. Dieu décide alors de leur rappeler d’où ils viennent : il écrit le Nouveau Testament et déclare aux anges restés près de lui que celui qui réalisera tout ce qui s’y trouve sera son fils. L’un d’eux, prénommé Jean, se porte volontaire pour remplir cette lourde tâche. Il part donc sur Terre sous le nom de Jésus et sous apparence humaine, afin de sauver les âmes oubliées. Son but est de leur rappeler que leur véritable patrie est céleste, qu’ils sont en fait des âmes divines emprisonnées dans des peaux qui, elles, sont mauvaises. Comment les libérer de ces corps mauvais ? Jésus leur enseigne et leur transmet alors le baptême par imposition des mains, seul moyen d’atteindre le Salut.
Ce rituel que les cathares appellent, en occitan, le consolament, représente le seul sacrement de leur Eglise. En effet, il n’en existe pas d’autres : ni mariage, ni baptême par l’eau, ni eucharistie. Pourquoi ce rejet ? Tout d’abord, le mariage, dont le but, chez les catholiques, est d’encadrer et contrôler la sexualité, est pour les cathares un acte qui ne peut être sacré. En effet, les relations sexuelles, hors ou dans le mariage, touchent au corps, donc à ce qui est mauvais. Ils récusent aussi le baptême par l’eau, leur préférant le baptême par les mains, comme le faisaient Jésus et ses Apôtres. Enfin, l’hostie, censée représenter le corps du Christ, ne peut exister : Jésus n’était pas humain, il ne peut donc avoir de corps. Et « manger » un corps, c’est consommer le Mal.

Comment les adeptes de l’Eglise cathare mettent-ils ces concepts en pratique dans leur vie quotidienne ? Il est là essentiel, à ce stade, de distinguer deux catégories de cathares : les membres du clergé d’une part et les simples croyants d’autre part.

Les premiers, que leurs ennemis (l’Inquisition, entre autres) nomment communément « parfaits » et « parfaites », mais qui eux s’autoproclament « Bons Hommes » et « Bonnes Femmes » ou tout simplement « Bons Chrétiens », suivent les préceptes de Jésus et de ses apôtres à la lettre. Ces préceptes se manifestent par des pratiques de pureté et d’ascèse : chasteté, interdits alimentaires (pas de viande ni aucune autre nourriture provenant d’animaux, sauf le poisson ; carêmes…), non-violence, charité, pauvreté et travail. En effet, les membres du clergé cathare sont dans l’obligation de vivre de leurs mains, même s’ils sont nobles : on trouve parmi eux, notamment, de nombreux tisserands.

Le seul sacrement, nous l’avons vu, que les parfaits octroient est le consolament. En quoi ce rite d’imposition des mains consiste-t-il exactement ? Nous l’avons dit, il sert tout d’abord à l’âme emprisonnée dans le corps à rejoindre le Paradis, le monde du « vrai Dieu ». Le consolament est donc pratiqué sur les croyants, au moment de leur mort, ce qui le rapproche de l’extrême-onction catholique. Mais pas seulement. Il permet aussi l’ordination, et par conséquent l’entrée dans l’Eglise cathare, d’un simple homme ou d’une simple femme. Dès que ces derniers deviennent parfait ou parfaite, leur âme est d’ores et déjà sauvée. Ils peuvent aussi à leur tour donner ce sacrement à quiconque veut entrer dans le clergé cathare ou mourir dans sa foi. Puis, pour les ordonnés, une nouvelle vie, faite de privations, commence pour eux, nous l’avons évoqué plus haut. On pourrait croire néanmoins qu’elle se limite à une existence monastique retirée, comme dans les couvents catholiques. Il n’en est rien. Car une des originalités du catharisme tient en ce que ses représentants font partie d’un clergé à la fois régulier et séculier.

Effectivement, en plus des pratiques ascétiques dont nous avons parlé, les parfaits, selon leur règle, mènent une vie de prières. Cependant, ils ne demeurent pas, et c’est là une grande différence avec le catholicisme, cloîtrés dans des monastères. Bien au contraire, ils sont en contact permanent avec la population, ne serait-ce déjà par leur lieu de résidence principal : la maison, située au cœur du castrum. En effet, c’est là que Bons Hommes et Bonnes Femmes vivent, en communautés réparties selon le sexe. Ces maisons, pouvant atteindre un nombre important dans le village, sont des endroits que l’on pourrait presque qualifier de publics tant les visiteurs, hommes ou femmes, et les échanges y sont abondants. Le travail manuel effectué par les parfaits et parfaites attire déjà ceux qui ont besoin de leurs produits (tissus, pain, vêtements, chaussures, chapeaux…), mais aussi ceux qui les fournissent en matières premières. Lieu d’échange commercial visant à la simple subsistance, donc. Mais pas seulement. On vient aussi, et principalement, pour écouter la prédication des parfaits, partager leur repas, assister à la bénédiction du pain (rituel en hommage au dernier repas du Christ) et leur rendre le melhorament. Ce dernier consiste en une adoration envers les Bons Hommes ou Bonnes Femmes et se caractérise par trois génuflexions du croyant aux pieds du parfait ou de la parfaite et par ces paroles « Bénissez-nous seigneur ; priez pour nous et conduisez-nous à une bonne fin », ce à quoi l’homme ou la femme d’Eglise répond « Dieu vous bénisse ! Nous prions Dieu pour qu'il vous fasse bon chrétien (ou bonne chrétienne), et vous amène à bonne fin ».

Les membres de la communauté ne restent pas non plus confinés dans leur maison. En effet, un des devoirs du parfait et, dans une moindre mesure, nous le verrons, de la parfaite, est de parcourir les campagnes et les villes pour prêcher. A l’image des Apôtres, les prédicateurs sont toujours deux. Ainsi, une parfaite est sans cesse accompagnée de sa sòcia, et le parfait de son sòci.

Et les croyants, qui sont-ils ? Michel Roquebert en donne une première définition : « Autour de l’Eglise proprement dite, gravite la masse mouvante des simples fidèles, les « croyants des hérétiques », comme les nomme l’Inquisition. Mouvante, sans frontières précises avec la masse des fidèles catholiques, car on trouve chez elle, comme chez l’autre, toutes les nuances possibles dans l’adhésion aux articles de la foi prêchée par les parfaits (…) » (Histoire des Cathares, Perrin, 2002, p. 86). En effet, l’engagement des croyants vis-à-vis de la foi cathare varie selon les individus. On trouve des fidèles très assidus, rendant régulièrement visite aux parfaits, pratiquant systématiquement à leur encontre le melhorament, écoutant leur prêche et assistant à la bénédiction du pain. Viennent ensuite les croyants occasionnels, fluctuants sans cesse entre la foi catholique et la foi cathare, ou conjuguant les deux puisqu’il arrive parfois, au moment de sa mort, qu’une personne demande à la fois le consolament et l’extrême-onction. Une façon, certainement, de s’assurer doublement le Salut… On trouve aussi de simples sympathisants du catharisme, des catholiques pour qui l’hérésie ne représente pas une menace et ne choque en aucun cas leurs propres croyances. Bien souvent, ces sympathisants ont dans leur propre famille des adhérents à la foi cathare, voire même des parents parfaits ou parfaites.

Notons dès à présent que ces fidèles ou sympathisants vont se révéler d’une extrême utilité aux parfaits et parfaites durant leur persécution. En effet, ils développeront un réseau de solidarité très étendu afin de cacher, nourrir ou accompagner les Bons Hommes et Bonnes Femmes dans leur fuite. Nous y reviendrons.

Les membres du clergé cathare obligent-ils ces croyants à suivre des règles religieuses strictes et assidues ? Il n’en est rien. Citons une nouvelle fois Michel Roquebert : « Aucun rite, aucun sacrement, aucun engagement ne fait le croyant. Il n’est tel que par un libre choix sans cesse renouvelé, qu’il peut abandonner à tout moment. Son lien avec l’Eglise est tacite, purement virtuel, purement moral » (Histoire des Cathares, p. 88). Certes, ils pratiquent le melhorament dès qu’ils sont en présence de parfaits, mais ces derniers ne les forcent en rien à le respecter. Ils sont aussi libres de demander ou non le consolament ou d’assister aux prêches. L’adhésion à la foi cathare est un choix individuel, en théorie. Car il n’est pas rare que cette foi soit transmise par la famille, et qu’elle soit donc reçue par l’éducation de façon « naturelle ».

L’histoire des cathares, par ailleurs, est aussi l’histoire d’une persécution, qui commence en grande ampleur dès 1209. A Rome, le pape Innocent III craint la forte extension de la foi hérétique. Elle touche en effet, à des degrés divers et noblesse en tête, presque toutes les classes sociales et bénéficie de la tolérance, voire de l’indifférence des grands pouvoirs (comte de Toulouse et même haut clergé languedocien). Après les vaines tentatives, pacifiques, de Saint Dominique et de son ordre nouvellement créé des Frères Prêcheurs de lutter contre le catharisme par une prédication de proximité, le pape prend la décision, précipitée par l’assassinat de son légat Pierre de Castelnau en terre occitane en 1208, de lancer une véritable croisade en Languedoc. Il fait appel au roi de France, qui refuse de s’y engager, considérant que lui seul, en tant que suzerain de ses armées, a le droit d’intervenir. Les barons du nord, Simon de Monfort à leur tête, vont alors prendre la croix à titre personnel, attiré par les promesses d’Innocent III de leur offrir non seulement des indulgences, mais aussi les terres confisquées des hérétiques.

Cette croisade, qui va durer vingt ans, se révèle être un coup dur non seulement pour les cathares qui doivent sans cesse se cacher, mais aussi pour la société occitane dans son ensemble : la guerre éclair que Simon de Montfort, personnage violent et ambitieux, mène notamment tout au long de l’année 1209 avec ses troupes n’épargne personne, pas même parfois les catholiques, comme lors du sac de Béziers le 22 juillet. Partout où il passe, ce ne sont que bûchers de parfaits et massacres de populations. La structure de l’Eglise cathare, pourtant très organisée puisqu’elle se compose de cinq évêchés (Toulousain, Albigeois, Carcassès, Agenais et Razès), eux-mêmes constitués de diaconées rassemblant plusieurs communautés, se retrouve totalement perturbée.

En 1215, le comte de Toulouse Raymond VI est dépossédé de ses terres et de ses titres : Simon de Montfort hérite de ses biens. Il meurt cependant en 1218 et son fils, Amaury, est vaincu par les armées toulousaines en 1224. Les cathares peuvent donc sortir de leur isolement et vivre à nouveau leurs convictions religieuses au grand jour. Ce sera de courte durée. En 1226, le roi de France Louis VIII considère qu’il est temps pour lui d’entrer dans la danse : la croisade reprend et ne s’arrête pas à sa mort, en novembre de la même année, puisque la régente du futur Saint Louis, Blanche de Castille, continue son entreprise. Les ravages de l’armée des croisés se répètent : en 1227, toute la population de Labécède est massacrée, les parfaits brûlés. En 1228, après la victoire écrasante de Raymond VII à Castelsarrasin, les campagnes sont dévastées par les troupes du maréchal de France, en représailles. En 1229, Toulouse est menacée à tel point que le comte préfère se rendre sans même tenter de combattre. Dans la foulée est signé le traité de Meaux-Paris, où il se soumet aux volontés de Blanche de Castille et du pape : sa fille Jeanne sera donnée en mariage à Alphonse de France, frère du roi, ce qui sous-entend qu’à sa mort, son comté sera rattaché à la couronne. L’indépendance du Languedoc toulousain prend fin et, à nouveau, une vie d’errance et de persécutions débute pour les cathares et leurs soutiens. En 1233, l’Inquisition est en effet créée à Toulouse dans le but de combattre l’hérésie. Ce travail sera de longue haleine puisque, grâce à un réseau de solidarité étendu et à la persévérance des membres de l’Eglise cathare, il prendra près d’un siècle et se terminera en 1329 avec le bûcher des quatre derniers croyants (le dernier parfait, Guillaume Bélibaste, ayant été brûlé en 1321) connus : Raymonde Arrufat, Isarn Raynaud, Adam Baudet et Guillaume Serre.

Les femmes et leur implication dans le catharisme

Après cette parenthèse, aussi longue que nécessaire, sur le catharisme, son organisation et ses grandes dates, revenons à ce qui fait l’intérêt de cet article : les femmes et leur engagement dans la foi cathare.

Parlons tout de suite chiffres : tout comme pour le catharisme dans son ensemble, il est très difficile de dire combien de femmes sont pratiquantes, qu’elles soient croyantes ou parfaites. Ce que l’on sait, cependant, c’est qu’elles jouent un rôle prépondérant dans le développement de l’hérésie. Mais qui sont ces femmes cathares ?

Nous l’avons déjà esquissé, un très grand nombre de parfaites, sinon la majorité, sont issues de la petite noblesse languedocienne (bien que l’on trouve aussi des femmes paysannes ainsi que de la haute aristocratie, comme Esclarmonde de Foix) des castrums, où elles possèdent (ou alors où un mari, un père ou un frère leur met à disposition) une maison au sein de laquelle elles sont à la tête d’une communauté vivant selon les règles de leur Eglise, à savoir la prière, la bénédiction du pain et le travail manuel. Cette maison est aussi un lieu d’hospitalité et de rencontres : les fidèles, qu’ils soient hommes ou femmes, viennent y partager le repas des Bonnes Chrétiennes, leur rendre le melhorament et prendre de leurs nouvelles lorsqu’il s’agit de membres de leur famille.
Il est essentiel de développer ce terme de famille. Car c’est bien là que se situe le cœur de la transmission du catharisme. En effet, la foi cathare est avant tout une affaire d’éducation. On voit souvent, dans les témoignages recueillis lors des enquêtes de l’Inquisition, que de nombreuses femmes, simples croyantes, amènent couramment leurs filles ou petites-filles en visite chez des parfaites. Là, ces fillettes pratiquent le melhorament et il arrive très fréquemment que quelques années plus tard, elles soient confiées par leur mère à une communauté au sein de laquelle, en tant que novices, elles apprennent les règles de l’Eglise cathare et deviennent à leur tour, si elles le souhaitent, Bonnes Femmes. Il est rare que l’état de parfaite soit imposé, même s’il est vivement encouragé, et parfois non pas pour des causes religieuses mais pour des raisons économiques. Il est, pour prendre un exemple, assez habituel, en effet, qu’une veuve ayant de nombreux enfants ne puisse subvenir à tous leurs besoins. En confier un ou plusieurs à une communauté la soulage de nombreux frais. On notera que les familles croyantes qui envoient leur progéniture dans les maisons le font souvent dans les communautés féminines, car, nous y reviendrons, les parfaites se déplacent moins souvent que leurs homologues masculins.

Il ne faut cependant pas penser que l’accession au statut de parfaite ne se fasse que dans ce contexte éducatif. Même si ce dernier joue un rôle prépondérant, on trouve d’autres motivations, plus individuelles : en premier lieu, on repère de nombreuses veuves ferventes croyantes qui, ayant hérité de leur époux ou bénéficiant de l’usufruit de leur dot, décident de créer une communauté. Viennent ensuite les femmes mariées désirant, par simple foi, quitter époux et enfants pour la vivre pleinement (et notons ici l’ouverture d’esprit du mari qui veut bien laisser partir sa femme, pour parfois la récupérer quelques années plus tard quand celle-ci décide de revenir à une vie laïque, ce qui n’est pas si rare…), ou encore l’épouse voulant échapper à un mariage où elle n’a aucun épanouissement (mari violent, trop nombreuses grossesses…). Enfin, bien qu’il reste relativement exceptionnel, on trouve le cas de conversions de femmes issues de familles catholiques.

Il est un fait certain : le statut de parfaite attire de nombreuses femmes. Une première explication, logique, à cette constatation : le monachisme catholique féminin est rare dans le Midi. En effet, peu de monastères y ont été fondés. Par conséquent, un certain nombre de femmes désirant mener une vie religieuse se tournent, tout naturellement, vers le catharisme. Ce dernier leur offre non seulement l’existence ascétique et communautaire qu’elles recherchent, mais aussi une reconnaissance égale à celle qu’il propose aux hommes.

En effet, les cathares reconnaissent l’homme et la femme comme entièrement égaux, selon les préceptes évangéliques : « Le système cohérent et logique qu’ils tirent des Ecritures et qui règle leur vie ignore à peu près tout, en principe, de l’inégalité des sexes. Il donne à la femme capacité à la vocation religieuse et accès au Salut de manière plus large et plus essentielle que son cousin catholique. Et les femmes, semblent-ils, le lui rendent en ferveur » (Anne Brenon, Les Femmes cathares, Perrin, 2004). Plus précisément, ce sont les âmes masculines et féminines qui ne se différencient guère. Le corps ayant été créé par le Diable, c’est ce dernier qui a fait de l’homme et de la femme des êtres distincts, tandis que l’âme, elle, n’est pas sexuée. On retrouve cette pensée d’égalité entre les sexes dans la pratique des croyants envers les parfaites : les hommes leur rendent le melhorament, transcendant même parfois l’ordre social pourtant très hiérarchisé, puisqu’il arrive que des nobles se mettent à genoux devant des parfaites d’origine paysanne. Le concept de la femme tentatrice, très présente dans la vision catholique, n’a donc que peu de sens pour les cathares. Le Mal ne provient pas de la faute d’Eve mais est une création de Satan.

Dans les faits cependant, cette égalité n’est pas si pure. Car bien que les Bonnes Chrétiennes aient théoriquement le même pouvoir d’octroyer le consolament aux novices ou aux mourants et d’aller prêcher auprès des populations au cours de déplacements, on remarque que ces attributions sont plus souvent une affaire d’hommes. Les parfaites, en effet, mènent une vie plus sédentaire que leurs homologues masculins, bien qu’elles soient tout à fait libres de se déplacer. Deux raisons à cela : la première est que, ne l’oublions pas, la société médiévale est une société de violence où la sécurité de femmes voyageant sans escorte n’est pas assurée. Le danger est partout et s’accentue encore plus lors de la Croisade et la persécution. Deuxième cause, et certainement, dans le même temps, conséquence de la première : les parfaites ont plus souvent à charge l’éducation cathare des novices qu’on leur confie et le soin aux malades. Par ailleurs, on ne trouve pas de femme diacres ou évêques.
Elles ont cependant une grande autonomie dans la gestion de leur maison qui est sous l’autorité d’une supérieure et de sa sòcia. Ces dernières y organisent, en plus du travail manuel qui leur incombe, la vie quotidienne des autres parfaites et novices composant la communauté, l’accueil des croyants et les rituels de prière. Voyageant moins que les hommes, leur prêche se fait donc le plus souvent au sein même du castrum, dans la maison ou sur la place du village. De ce fait, elles touchent les classes sociales d’artisans et de paysans habitant la cité.

Leur existence change considérablement dès 1209 et le début de la croisade papale. Dans l’obligation de fuir, les parfaites, tout comme les parfaits d’ailleurs, désertent les castrum et se réfugient dans les bois ou dans les régions non encore touchées par les dévastations des armées de croisés. Au cours de ces nombreux déplacements, elles trouvent presque toujours le soutien de locaux, et notamment des seigneurs (leurs épouses surtout !) acceptant de les cacher, les loger et les nourrir.
Parfois, des parfaites ne peuvent échapper à leur destin, comme ce fut le cas pour Dame Géralda lors du massacre de Lavaur par les hommes de Simon de Monfort, le 3 mai 1211. Jetée au fonds d’un puits, elle est ensuite lapidée. Pour d’autres, le seul moyen d’assurer leur sécurité est de renier leur foi. L’exemple d’Arnaude et Peironne de Lamothe est dans ce sens assez révélateur. Après la défaite du comte de Toulouse à Muret en septembre 1213, Austorgue de Lamothe s’inquiète pour ses filles et envoie les chercher pour les ramener à Montauban. Elle réussit à les raccorder à l’Eglise catholique par l’intermédiaire de l’évêque de Cahors. Simple apparence, puisque dans l’ombre, les deux femmes continuent à pratiquer leurs rituels et à rencontrer d’autres parfaits.

 
Dame Géralda précipitée dans le puits

Après la brève parenthèse de paix et de liberté retrouvées (1224-1226), la croisade royale débute. Les parfaites doivent à nouveau vivre dans la clandestinité et trouver des soutiens. Ces derniers sont nombreux et constituent de véritables réseaux très organisés, que ce soit au sein des familles nobles croyantes ou sympathisantes ou bien de celles de l’oligarchie consulaire des villes.

En 1229, avec la soumission définitive du comte de Toulouse et le traité de Meaux, la persécution des cathares s’accentue pour s’institutionnaliser avec la création, en 1233, de l’Inquisition. Beaucoup de Bons Hommes et de Bonnes Femmes fuient alors vers le château de Montségur, encore protégé, où l’Eglise cathare se reconstitue, son évêque en tête. Mais pour les autres, représentant la majorité du clergé, c’est une vie d’errance et de déplacements incessants qui continue. Autant dire que pour les parfaites, cette existence est extrêmement difficile, d’autant plus que l’Inquisition, qui se déplace de villages en bourgs, n’hésite pas, après de longs interrogatoires et enquêtes, à emprisonner et allumer des bûchers, même posthumes (on brûle les cadavres de parfaits et parfaites déterrés). Elle encourage aussi la délation, ce qui crée une ambiance de méfiance pesante. On voit alors des parfaits et parfaites qui, capturés, dénoncent leurs semblables à leur tour pour sauver leur vie.

Il est cependant un point essentiel à souligner sur l’Inquisition. L’image qui émane d’elle est souvent celle d’une institution qui brûle à tour de bras, sans procès, bref, qui massacre littéralement tous ceux ne partageant pas les idées catholiques. Nuançons ce cliché. Car même si elle n’est certes pas un enfant de cœur, l’Inquisition n’est pas non plus tout à fait celle que l’on croit. En effet, les simples croyants cathares, en règle générale, ne subissent que des peines de prison ou doivent effectuer des pèlerinages. De même, les parfaits et parfaites choisissant d’abjurer l’hérésie sont en règle générale sauvés du bûcher. Ce cas est fréquent, mais on trouve aussi beaucoup de témoignages de Bons Chrétiens, et notamment de Bonnes Femmes, refusant cette option et préférant mourir dans leur foi. L’exemple de Montségur est, à ce titre, plutôt significatif : le 16 mars 1244, après s’être rendue suite au siège du château par l’armée royale, la totalité des parfaits et parfaites, au nombre de 225 personnes, est brûlée vive. Personne n’a abjuré, bien au contraire puisqu’au cours des jours précédents, de nouvelles ordinations avaient été effectuées.

La chute de Montségur marque un tournant majeur dans l’histoire du catharisme. Ce qui reste de l’Eglise cathare fuit en Lombardie et les soutiens nobles locaux, ayant peur des représailles de l’Inquisition menaçant de se saisir de leurs biens, se font de plus en plus rares. La vie d’errance des parfaites, faite de fatigue, de faim, de froid et de peur d’être dénoncées, devient vite trop difficile : dès la seconde moitié du 13è siècle, on ne trouve plus de Bonnes Chrétiennes. Seuls les parfaits résistent dans la clandestinité, soutenus cette fois par la masse des croyants issus majoritairement de la paysannerie, et avec eux subsiste encore fortement la foi cathare. Cette dernière sera définitivement étouffée dans les années 1320. L’Inquisition aura donc mis près de 90 ans à éradiquer totalement l’hérésie, preuve que cette dernière était bien ancrée dans les croyances et la vie quotidienne du Languedoc médiéval.

Bibliographie
Anne BRENON - Les Femmes cathares, Perrin, 2004.
Michel ROQUEBERT - Histoire des cathares, Perrin, 2002
Jean DUVERNOY et Emmanuel LE ROY LADURIE - Le Registre d'Inquisition de Jacques Fournier, Bibliothèque des introuvables, 2007.
Gwendoline HANCKE - Les Belles hérétiques, L'Hydre, 2001 (disponible en libre accès ici)
Un documentaire indispensable : Les Cathares, à visionner ici.

Source : "Les Femmes dans l'Histoire" - http://www.histoire-des-femmes.com

 

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