lundi 18 mars 2024

hermine / belette / vison

Les mustélidés en France – Journal du chasseur

 

Selon Hildegarde de Bingen

Selon Hildegarde de Bingen, dans Physica, Le Livre des subtilités des créatures divines (XIIe siècle ; traduction Pierre Monat, 2011) :

"La belette est chaude ; elle a, dans sa rapidité, quelque chose du griffon quand il redresse ses plumes ; sa nature est insensible à la putréfaction : en effet, elle connaît une herbe dans laquelle se trouve la santé pour son espèce. Ainsi, lorsqu'elle voit ses petits, ou une autre belette, en train de souffrir, elle cherche aussitôt de cette herbe, qui est petite et grêle ; quand elle l'a trouvée, elle creuse sous elle, envoie son souffle sur la plante et urine par-dessus, mêlant ainsi sa vertu à la sienne ; puis elle attend un petit moment, jusqu'à ce que cette herbe soit bien imprégnée de son urine ; alors, elle la prend avec sa bouche et la met dans la bouche de la belette qui est près de mourir, et celle-ci guérit, se redresse et s'en va. Et cette herbe est ignorée de l'homme et des autres êtres vivants ; d'ailleurs, même si l'homme et les autres animaux la connaissaient, ni leur souffle ni leur urine n'aurait le pouvoir de la mettre en action, car cette herbe n'a pas, à elle seule, le pouvoir de rendre la vie, il faut qu'elle reçoive des forces analogues venant du souffle et de l'urine de la belette. La belette mange d'ailleurs sans arrêt tant d'herbes si puissantes que la maladie ne peut l'atteindre.

Sa chair ne vaut rien à manger pour l'homme, car elle serait moins puissante une fois dans son estomac.

Prends une peau de belette et fais-la sécher ; place-la au-dessus d'un peu de baume, de façon qu'elle ne soit pas attiédie par le baume, mais qu'elle en reçoive seulement l'odeur. Mets souvent cette peau près de tes yeux et de ton nez, et elle leur conservera la santé.

Fais aussi sécher son cœur et mêle-le à un peu de cire. Quand tu as mal à la tête, mets dans ton oreille cette cire mêlée à du cœur, pendant un petit moment, pour que sa chaleur entre dans ta tête, et ta tête se portera mieux. Si tu deviens sourd d'une oreille, mets dans ton oreille cette cire mêlée à du cœur : sa chaleur pénétrera en elle, et tu retrouveras l'ouïe. Coupe sa tête, sépare le reste du corps en deux parties et fais-le sécher au soleil ou près du feu ; mets ces morceaux autour de ta taille, cousus dans une ceinture de n'importe quel cuir, de façon que l'un se trouve sur ton nombril et un sur chaque côté ; porte toujours cette ceinture sur ta peau nue, elle te redonnera de la force, te rendra bien-portant et robuste, si bien que, pendant tout ce temps, jamais la paralysie ne t'attaquera."

 

Selon Ignace Mariétan

Selon Ignace Mariétan, auteur d'un article intitulé "Légendes et erreurs se rapportant aux animaux" paru dans le Bulletin de la Murithienne, 1940, n°58, pp. 27-62 :

La Belette et l'Hermine sont encore considérées par certaines personnes comme des espèces venimeuses (Salvan et Ayent). Si on les ennuie elles se vengeront en mordant le bétail au pis ou au nez (Evolène) ; si on siffle elles viennent en nombre et la personne qui a sifflé pourrait être en danger (Bas-Valais). Dans la vallée d'Anniviers la Belette et l'Hermine et aussi la Fouine sont l'objet d'une crainte révérentielle ; malheur à celui qui, les attaque, les poursuit ou les effraie. La nuit, dit-on, ces méchantes bêtes se faufilent dans l'écurie et là soufflent dans la direction des tétines des vaches. Pour les uns il en résultera le dépérissement progressif, pour d'autres le tarissement à bref délai.

Aux abords d'une maison, non loin de Sion, se trouve une Hermine ; les parents veillent avec grand soin que les enfants ne la regardent pas, car, disent-ils, la figure des enfants deviendrait semblable à celle de l'Hermine.

On prétend aussi qu'elles sont capables de traire les Vaches et les Chèvres. Cette idée est répandue chez les montagnards, ils croient que des animaux divers sont à même de leur ravir le lait, nourriture très précieuse pour eux. Ils croient même parfois que des personnes peuvent « tirer » du lait, c'est-à-dire se l'approprier même à distance. Cette idée est probablement très ancienne ; dans la Mythologie russe il est question d'une divinité malfaisante qui suce le lait du bétail.

A Nendaz on dit que ni les Rats ni les Souris ne peuvent exister là où il y a des Belettes (Loye).

A Fully on dit que la Belette est un animal excessivement dangereux : la morsure ne pardonne pas. La Belette est surtout très vaniteuse : quand on la voit il faut vite lui dire : « Danse, danse ma belle » et elle part en sautillant. Mais si quelqu'un lui dit : « Danse ma vilaine » elle le poursuit et peut lui faire du mal à distance. Certains parlent de mauvais sorts qu'elle pourrait jeter.

A Hérémence on dit qu'une Belette attaquée se défend en projetant contre son agresseur un liquide acide qui brûle le cuir des souliers et attaque violemment la peau. De là cette haine accompagnée de crainte pour cet animal.

On dit que, ne voulant pas se salir, elle ne traverse jamais un marécage. Signe de mauvais temps dans le canton de Fribourg.

Mathiole dit que les Belettes et les Fouines sont si tendres pour leurs petits qu'elles les transportent de-ci de-là, de peur qu'on ne les dérobe. Voyant que ces animaux transportaient leurs petits par la bouche, quelques-uns en ont déduit qu'ils faisaient leurs petits par la bouche. C'était paraît-il l'opinion d'Ovide, Mathiole ajoute qu'il ne faut pas croire les poètes car ils ont la liberté de tout dire.

[…]

Peut-être faut-il rapprocher de l'idée de la génération spontanée celle si ancienne des « miasmes », venant des marais, transportés par l'air, par l'eau, par la terre remuée et donnant lieu à la Malaria (mauvais air en italien). Ne serait-ce pas la même croyance déformée qui se cache sous l'idée que le « souffle » de certains animaux peut causer du mal : souffle de la Belette et de l'Hermine (Chermignon, Anniviers), du Crapaud (Nendaz) ? 

 

Hérisson


Hérisson 

 

Bien que je sois très pacifique, 
Ce que je pique et pique et pique,
Se lamentait le hérisson.
Je n’ai pas un seul compagnon.
Je suis pareil à un buisson,
Un tout petit buisson d’épines
Qui marcherait sur des chaussons.
J’envie la taupe, ma cousine,
Douce comme un gant de velours
Émergeant soudain des labours.
Il faut toujours que tu te plaignes,
Me reproche la musaraigne.
Certes, je sais me mettre en boule
Ainsi qu’une grosse châtaigne,
Mais c’est surtout lorsque je roule
Plein de piquants, sous un buisson,
Que je pique, et pique et repique,
Moi qui suis si, si pacifique,
Se lamentait le hérisson. 


samedi 16 mars 2024

lundi 5 février 2024

Samuel Linarez le marchand.

Description:

Physiquement : 30 ans, 1m68, 82kg, un petit brun assez trapu, toujours souriant, bien vêtu


Caractéristiques:

Intelligence: +3 (gestion)

Force : +0 ()

Perception : +1 (qualité de marchandise)

Énergie : +1 (Endurance à l'effort)

Présence : +2 (inspirer la confiance)

Communication : +3 (convaincre)

Dextérité : +0 ()

Vivacité : +0 ()

Traits de personnalité:

Entêté +2
Jovial +1
Ambitieux +2
Peureux +1

Vices et Vertus:

Contacts sociaux(+1) p82
Homme d affaire (+3) p86
Richesse (+2) p87
Armement supérieur (richesse)=> chariot de marchandises

Non combattant (-3) p75
Terreur (-2) p75 peur des bandits/criminels
But obsessionnel(-1) p74 : veut accumuler une immense fortune peut importe les obstacles.

Compétences notables:

Connaissances:

Connaissance de Foix (xxx): 3 / Exp: 0
Connaissance de Toulouse (xxx): 1 / Exp: 0
Connaissance de Carcassone (xxx): 1 / Exp: 0
Connaissance de Barcelone (xxx): 2 / Exp: 0
Connaissance de Bordeaux (xxx): 2 / Exp: 0
Connaissance de Calebaïs (xxx): 0 / Exp: 0
Connaissance de Val Negra (xxx): 0 / Exp: 0

Connaissance de la religion juive (xxx): 1 / Exp: 0
Connaissance de l'église (passer pour un chrétien): 1/ Exp: 0

Scribe latin (contrat): 2 / Exp: 0
Scribe hebreux () : 1

Parler castillan (xxx): 3 / Exp: 0
Parler occitan (xxx): 5  / Exp: 0
Parler catalan (xxx): 3 / Exp: 0
Parler basque (commerce): 1 / Exp: 0

Social:


Diplomatie (négociation): 2 / Exp: 0
Detecter les mensonges (commerce): 1 / Exp: 0
Évaluation (matériaux miniers): 2/ Exp: 0
Marchandage (): 4 / Exp: 0

Physique et Perception:

Athlétisme (montagne) : 2 / Exp: 0
Mentir (se sortir de mauvaise situation): 1 / Exp: 0
Conduite d'attelage (montagne): 2 / Exp: 0
Vigilance (embuscade): 1 / Exp:0
Fuite (xxx): 1 / Exp: 0
Dissimulation (religion): 1/ Exp:0

Possessions:

Un chariot de marchandise qui lui sert à faire passer son convois au travers les Pyrénées. Il est accompagné (une dizaine) de porteurs, et de gardes.

Un début de collection d'objet rares et exotiques

Revenu de 1000 deniers /an -> homme d affaire et richesses, commerce de minerais et pierres précieuses

Bourse actuelle : 267 deniers

Histoire:

Il nait (1144) à foix parmis une famille de marchand juifs, son père (David) est à la tête de la gestion de mines (fer et argent), les matériaux sont travaillés par des artisants dont fait parti son frère ainé(Nathan), et lui s'occupera de coordonner des convois de ces marchandises et autres trouvailles vers les clients qu'il démarche. Il a aussi une sœur cadette(elisabeth), et plus récemment une autre qui est morte en couche, emportant sa mère. 
Il livre principalement sur la voie de Bordeaux-Barcelone, il connait bien cette route et les producteurs de ces regions, chez qui il se procure certaines pierres plus rares qu'il vend d'un côté ou de l'autre des Pyrénées.
Depuis tout petit il suivait son père dans ses ambitions, apprenant sur le tas les langues alentours, les routes à empreinter, et les méthodes de négociation. 
Et durant ces voyages, il fit la rencontre d'une fille souvent présente sur les routes commerciales, c'était celle d'un concurrent dans les environs de Bordeaux, malgré ça, dans le plus grand secret, ils ont commencé à se voir à chaque passage dans la région, et il s'attacha vite. Mais un jour vient où  mariage de cette demoiselle fut décidé, et à partir de ce jour il ne pu la revoir.
Et par la suite lui aussi, va devoir se marier à la fille d'un maître artisan à toulouse. C'est ainsi qu'à 19ans(1163) il épouse Élise, elle aussi de famille juive, comme le seront plus tard ses 2 enfants Mathias(1164) et Noemie(1168). 

Son père vieillissant, il ressent la pression de l'héritage, et craint qu'il ne soit pas reconnu à sa juste valeur, face à son frère. Il veut se montrer digne de son père et souhaite reprendre ses ambitions. C'est dans ce contexte qu'au cours d'une discussion avec son cousin le banquier de foix, celui ci lui fait part de la fortune qu'il a amassé au côté d'une alliance d'hommes riches et de pouvoir. 
Suivant quelques rumeurs d'une ancienne alliance disparue, il part à sa recherche dans l'espoir de trouver LES clients qui lui offrirait l'opportunité de faire fortune et de se faire remarquer par son père.  

Passions :

Il aime trouver des objets rares et exotiques qu'il collectionne,
Il aime faire grandir son commerce et surtout sa bourse 

Il a une peur phobique des bandits suite à une embuscade subi pendant ses voyages,
Il n aime pas se battre, à vrai dire il l'évite autant que possible





Annexes :





pour information les routes commerciales au Moyen Age:



mercredi 3 janvier 2024

Divers

 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Telchines

https://fr.wikipedia.org/wiki/Dactyles

https://fr.wikipedia.org/wiki/Salamandre_(animal_l%C3%A9gendaire)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Ph%C3%A9nix

https://fr.wikipedia.org/wiki/Oiseau_de_feu

https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89frit

https://fr.wikipedia.org/wiki/Al_(mythologie)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Mythologie_pyr%C3%A9n%C3%A9enne

https://fr.wikipedia.org/wiki/Abellio

https://fr.wikipedia.org/wiki/Basajaun

https://fr.wikipedia.org/wiki/Lamina_(mythologie)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Tartalo

https://fr.wikipedia.org/wiki/Jentilak

https://fr.wikipedia.org/wiki/Olentzero

dimanche 31 décembre 2023

La grotte d'Arrode



La légende du dragon, gardien jaloux du trésor enfoui dans certaines cavités du sol par l’imagination populaire, se reproduit une fois de plus à propos de la grotte d’Arrode, mais avec des particularités curieuses que l’on trouve relatées dans un conte : « La fée Arrode » que les vieillards de Gèdre disaient jadis aux veillées d’hiver, pendant que les femmes filaient et que les hommes s’amusaient à découper le hêtre ou le buis, pour en tirer des objets de ménage.

Au temps où les bêtes parlaient, – maints esprits grognons prétendent que nous sommes toujours à cette incroyable époque – une chevrière de Trimbareilles, jeune et assez agréable de visage, menait volontiers paître son troupeau, composé de toutes les chèvres du hameau, aux environs de la grotte d’Arrode.
Un jour qu’elle s’en était un peu écartée, elle se trouva contrainte d’y revenir, pour chercher un biquet qui devait s’y être caché par mégarde. Or, jugez de sa stupéfaction, quand elle aperçut à l’entrée de la caverne, bien connue des pasteurs qui s’y abritaient en temps d’orage, et que l’on n’avait jamais considérée jusqu’alors comme un antre mystérieux, un animal fantastique et si extraordinaire, qu’il eût été difficile d’en concevoir un semblable ; il se tenait couché près d’un drap blanc étendu devant lui et sur lequel s’amoncelaient bijoux, pièces d’or, diamants et autre pierres précieuses, qui rutilaient à qui mieux mieux aux dernières lueurs du soleil couchant. Cette bête avait quelque chose d’un serpent ailé ; une aigrette ornait sa tête que des yeux vifs et malicieux animaient ; les écailles de sa peau avaient les reflets changeants de la nacre, ce qui lui faisait une robe couleur du temps d’une élégance indicible. Rien de méchant ne se lisait dans son attitude plutôt douce et mélancolique ; elle songeait tristement.
Le bruit des pas de la chevrière parut la tirer de son atonie. Elle regarda la jeune fille, et, voyant que celle-ci demeurait pétrifiée sur place, sans oser reculer ni avancer, elle l’invita d’une voix dolente à s’approcher sans crainte.

Rassurée par ces aimables paroles, la pastourelle fit quelques pas, de plus en plus interdite et comme médusée par le trésor que le dragon avait à ses pieds : elle ne voyait pas autre chose pour l’instant. Comment pouvait-on étaler autant de richesse ? L’animal, qui l’examinait du coin de l’œil avec attention, eut un léger sourire.
– Tu voudrais bien posséder tout cela, n’est-ce pas ? soupira-t-il, plein d’intérêt.
– Bien sûr, monsieur le serpent, car nous ne serions plus pauvres, mes parents et moi. Mais nous n’aurons jamais la chance d’être aussi fortunés. Nous ferions trop de jaloux, nous qui manquons presque du nécessaire. Aussi, sans aller plus loin, je me contenterai du peu que vous accepteriez de me donner, si votre intention toutefois était telle. Je le porterais chez nous et nous pourrions peut-être devenir propriétaires de la maison que nous habitons et dont nous avons tant de mal à payer le loyer.
– Tu es une brave fille. Eh bien ! rends-moi un service que j’attends de toi, que je ne puis espérer que de toi seule, et toute cette fortune sans exception sera tienne.
– Que puis-je pour vous ? demanda aussitôt la chevrière empressée.
– Une chose bien simple. Reviens demain matin vers l’aube à cette place, après avoir conduit tes chèvres au bord du bois. Tu te coucheras par terre et tu me laisseras passer trois fois sur ton dos sans bouger et sans prononcer la moindre parole. Ne dis rien à personne de ton aventure, car d’autres voudraient venir de suite avec toi pour partager, leur présence m’empêcherait d’ailleurs de me trouver à notre rendez-vous. A demain donc ! Sois exacte et ne t’effraye point ; je ne suis pas ce que tu penses et il ne t’arrivera aucun mal. Surtout n’oublie pas que dès ce moment tu tiens ton bonheur entre tes mains.
A ces mots, trésor et dragon disparurent, et, en même temps, le crépuscule tomba. La bergère entendit soudain son chevreau crier derrière un buisson : il était retrouvé. Elle l’emmena, pleine de joie, en le pressant contre sa poitrine.

Durant toute la nuit, la jeune fille rêva de son étrange interlocuteur et, se croyant déjà devenue princesse, fit mille projets. Elle garda ponctuellement le silence qui lui avait été recommandé.
A l’heure dite, elle rassembla ses chèvres et se hâta de gagner la grotte d’Arrode, mais rien ne put être défini ce jour-là, car elle ne se trouvait pas à jeun, clause très importante du pacte, que le dragon avait oublié de signifier la veille. Il en fut encore de même le lendemain, la bergère ayant par inadvertance goûté à un grain de blé, comme elle traversait un champ dont les épis commençaient à mûrir. Enfin, le troisième jour, toutes les conditions requises étant remplies, le dragon rampa vers la jeune fille qui s’était étendue de tout son long, et, une première fois, lui passa lentement sur le corps. Elle tremblait, elle s’attendait à sentir une impression désagréable ; les écailles se bornèrent à grincer sur la bure de son corsage ; en outre, l’animal, qui aurait dû lui sembler très lourd, ne l’incommoda nullement par son poids ; il s’appuyait à peine. La deuxième fois, en revanche, elle crut qu’une barre de fer rougie au feu se promenait au-dessus d’elle, mais, se rappelant sa promesse, elle ne souffla mot. Enfin, au cours de l’épreuve suprême, la peau du dragon devint tout à coup si froide que la jeune fille pensa avoir un bloc de glace entre les épaules. Alors, elle n’y tint plus, et, dans un mouvement convulsif, une exclamation jaillit de ses lèvres :
– Que tu es froid, gémit-elle.
Le dragon répondit par une plainte qui retentit lugubrement dans la vallée. Ses belles couleurs pâlirent et des larmes s’échappèrent de ses yeux éteints.
– Ah ! malheureuse ! s’écria-t-il. Tu pouvais me sauver et tu as rendu, par ta sottise, mon enchantement éternel !…
Là-dessus, pendant que le trésor s’évanouissait, l’animal se précipita dans la grotte, dont nul depuis ne l’a vu sortir, bien que, de temps en temps, les Barégeoises, instruites par les bavardages de la bergère déçue, se rendissent aux alentours de la caverne, non sans l’espoir de courir à leur tour une pareille aventure, à laquelle était attachée la fortune si ardemment souhaitée des humains.

Erriape



Erriape, Erriapus est une divinité d’origine pyrénéenne consacrée sur les lieux d’extraction des pierres (carrières notamment). Plusieurs autels votifs (pièces rectangulaires de marbre ou de calcaire qui comprenaient – en principe- un vœu, un remerciement adressé à une divinité) ont été retrouvés à Saint Béat au nom d’Erriape. Dans cette zone, Erriape à cohabité avec d’autres divinités liées aux carrières comme Silvain.

Sur une face de la carrière de Rapp (Saint Béat), versant Nord-Est de la montagne d’Arri, les habitants connaissaient l’existence d’un site étrange où des alvéoles creusées à même la roche abritaient des bustes et des têtes gravées. Ce monument était appelé « le mailh de la Higouros » (la falaise aux visages / figures).

En 1945, la Société des produits azotés de Lannemezan (65), qui exploitait les déchets de carrières accumulés depuis des siècles met à jour l’ensemble du site antique. Au pied du site présentant des figures anthropomorphes, on a retrouvé une quarantaine d’autels votifs inscrits. Vingt et une dédicaces portent le nom d’Erriape, d’autres autels étaient dédiés à Silvain. Les pièces retrouvées sur le site (fragments d’amphores, céramique sigillée) ont permis de donner une datation approximative du site: du début de notre ère au IIIè siècle.
Aucune autre étude n’a pu être menée car en décembre 1946, un éboulement détruit le site. Heureusement, les autels votifs avaient été sauvegardés. Ils constituent une grande partie de la collection du Musée archéologique de Saint-Bertrand de Comminges.